Après Québec, le district judiciaire de Chicoutimi est le deuxième à voir s’implanter ce projet pilote, qui a pour but de solutionner des litiges parentaux à très haut niveau de conflit devant les tribunaux.
En effet, certains dossiers tendent à s’éterniser à la Cour, alors que les parties partent en guerre l’une contre l’autre. Chacune d’elle veut avoir raison, et ce, au détriment des enfants qui vivent directement des impacts négatifs du conflit entre leurs parents. Que ce soit la perte de concentration à l’école ou des discours d’adultes, ces enfants deviennent malgré eux impliqués dans le conflit et peuvent finir par se positionner en faveur d’un parent.
C’est en tenant compte du meilleur intérêt des enfants qu’une équipe de recherche a créé ce projet pilote dans la ville de Québec : le PCR-1 (Parentalité-Conflit-Résolution). Ainsi, le processus fait en sorte d’encadrer ces familles qui souhaitent s’en sortir en mettant l’emphase sur une saine communication entre eux et en les amenant à cheminer pour le bien-être de leurs enfants. Les résultats pour les familles suivies jusqu’à ce jour sont très positifs.
Comment cela fonctionne?
En fait, il faut savoir que ce programme gratuit est basé sur le volontariat de ses participants, c’est-à-dire que chacun des parents désire améliorer leur mode de communication dans le but d’offrir à leur(s) enfant(s) un climat familial serein. Les familles qui veulent être accompagnées dans leurs processus judiciaires doivent être représentées par avocats, et la Direction de la protection de la jeunesse ne doit pas être impliquée dans leur vie. Également, les parents doivent obligatoirement participer au programme de groupe FÉE (Faire Équipe pour les Enfants), soit 2 rencontres de 3 heures. Ce programme est dispensé par des gens qualifiés et permet un soutien à caractère éducatif, introspectif et pratique aux parents en vue de les aider à s’outiller davantage pour mieux satisfaire les besoins de leurs enfants et apprendre à mieux gérer leur communication.
Ensuite, la famille peut bénéficier de l’accompagnement d’un IDF (Intervenant en Dynamique Familiale) qui pourra donner entre 10 et 45 heures à cette dernière. L’intervention permet aux gens de travailler leur communication ou une reprise de contact entre un parent et son enfant, en tenant compte des besoins, mais toujours suivant l’intérêt des enfants.
Un seul juge est saisi du dossier de cette famille et les avocats doivent travailler dans une approche collaborative avec chacun de leur client.
Au moment d’écrire ces lignes, la première cohorte de familles, du district judiciaire de Chicoutimi, devrait être sélectionnée pour débuter les rencontres du programme FÉE en mars 2020.