Pour la majorité des parents en instance de séparation ou de divorce, l’un des premiers aspects litigieux qui surgit est la question de la garde des enfants. Comment se partager ce temps si précieux? Comment tirer parti d’une situation difficile tout en passant le plus de temps possible avec son enfant? C’est la question que les parents ont à se poser.
Au sein de notre société, de nombreux changements se sont opérés amenant peu à peu les parents à partager à parts égales les tâches ayant trait aux enfants. Cet état de choses incite de plus en plus certains parents à se tourner vers l’option de la garde partagée.
Il faut savoir que la garde partagée obligera invariablement les enfants à partager leur temps entre leurs parents, et ce, pour de plus grandes périodes qu’une simple fin de semaine sur deux chez papa. L’avantage principal de ce type de garde est sans conteste de permettre aux enfants de passer le plus de temps possible avec chacun de leurs parents. Malheureusement, cela les amène également, en contrepartie, à devoir se promener plus souvent.
Si vous envisagez ce type de garde, sachez que plusieurs critères devraient entrer en ligne de compte dans votre choix. Ces critères sont ceux élaborés par les tribunaux lorsqu’une requête pour garde partagée est contestée.
L’élément à considérer est sans conteste le meilleur intérêt de l’enfant, c’est-à-dire d’avoir des relations significatives avec ses deux parents dans la mesure où ces contacts lui sont bénéfiques. La stabilité de l’enfant est également un facteur déterminant. En ce sens, des déménagements fréquents ou un trouble d’adaptation marqué chez l’enfant pourraient rendre impraticable l’exercice d’une garde partagée.
Il est également important que les parents parviennent à maintenir un minimum de communication et de coopération sans lequel un type de garde pourrait s’avérer difficile, voire même impossible. Une proximité domiciliaire est un élément particulièrement important à considérer afin d’éviter de trop longs déplacements à l’enfant. Une trop grande distance entre les deux domiciles peut rendre la garde partagée totalement inadéquate notamment lorsque les enfants atteignent l’âge scolaire. Finalement, il est important qu’il y ait absence de conflits majeurs entre les parents de même qu’absence totale d’aliénation parentale.
En bout de ligne, sachez que les tribunaux restent malgré tout prudents lors de l’octroi d’une garde partagée si l’un des parents est en désaccord, et ce, étant donné l’importance d’une saine communication entre les parents pour le bien-être de l’enfant.
Finalement, quelle que soit votre décision, elle ne doit être motivée en réalité que par l’unique intérêt de votre enfant, aussi difficile que cela peut être pour vous.
(Ce texte a été initialement rédigé par Me Karen Inkel. Révision effectuée le 13 juin 2015 par Me Caroline Aubin).